jeudi 15 novembre 2018

Meiji à Guimet, Hiroshige à la Galerie SR...

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En cette fin d’année, Paris accueille une « saison japonaise ». Beaucoup d’événements sont organisés, liés à l’art et à la culture du Japon. Pour qui est sensible au kabuki, au furoshiki, à la cérémonie du thé, aux estampes d’Hiroshige, aux laques, aux paravents, aux kimonos, aux haïkaïs, aux céramiques décorées de pivoines, d’iris, de joncs ou de démons, la saison enivre, autant que le saké – sec ou pétillant du pays.
Beaucoup d’expositions, donc, parmi lesquelles celle proposée par le musée Guimet, consacrée à l’ère Meiji. 
Meiji, qui signifie « le gouvernement éclairé », est le nom qui désigne le règne de l’empereur Mutsuhito (1852-1912). Une ère somme toute brève dans l’histoire du Japon, mais qui ouvrira le pays à la modernité, et surtout lui offrira des échanges avec l’Occident. En sens inverse, et de manière naturelle, n’est-ce pas au cours de ces années-là que l’art du Japon se répandit en France, et devint étudié, collectionné, admiré ? Les frères Goncourt, Van Gogh, Monet ou Signac montrèrent tout à coup dans leurs œuvres cette influence. Ils dirent aussi, comme tant d’autres, leur admiration pour cet art venu d’Orient.

Portrait de l'empereur Meiji, 1887, collection British Museum


L’exposition Meiji à Guimet est à voir absolument. Elle est présentée de manière parfaite. Bel éclairage, panneaux explicatifs accessibles à tous, œuvres tout aussi raffinées que rares ou spectaculaires, et variées dans le choix proposé.
Il faut saluer le travail du commissaire d’exposition, Michel Maucuer – conservateur en chef à Guimet, spécialiste du Japon – et de son équipe. Le catalogue qui accompagne Meiji est à l’image de la présentation de l’exposition. Parfait.

A la Galerie SR, évidemment, on ne tente pas de rivaliser avec Guimet ! Cependant, on propose actuellement un ensemble d’estampes japonaises du XIXe siècle. Là est tout ce que nous aimons.
On se souvient du Mont Fuji au-dessus des nuages d’Hokkei, présenté l’hiver dernier à Guimet dans une exposition d’estampes, qui avait accueilli la grande foule. A la Galerie SR, ce sont Trois aubergines, symboles de félicité, qui sont exposées. Elles sont du même Hokkei (1780-1850), qui, après avoir étudié la peinture à l’école Kano, fut un élève d’Hokusai. 

Hokkei, Trois aubergines

Du graveur d’Edo, Kunichika (1835-1900), voici une estampe faisant partie d’un triptyque. Les bras tatoués du porteur impressionnent, avec ce gros poisson rouge qui semble vouloir dévorer son visage. La qualité des bleus, sur les tissus et les objets, signe là un raffinement caractéristique de l’estampe japonaise.

Kunichika, Personnage aux bras tatoués

Avec Utamaro et Hokusai, Hiroshige (1797-1858) est sans doute l'un des artistes les plus célèbres de l'estampe japonaise. Il est notamment l'auteur des « 53 stations du Tokaido », mais aussi des « Vues célèbres d’Edo » auxquelles appartient cette estampe montrant « La fête des cerisiers sur Nakanochô à Yoshiwara ». Yoshiwara était un quartier d’Edo (aujourd’hui Tokyo), connu notamment pour ses prostituées et ses courtisanes, lieu où aimaient se perdre notamment les artistes. 

Hiroshige, La fête des cerisiers sur Nakanochô à Yoshiwara

Yoshitoshi (1839-1892) est considéré comme le dernier grand maître de l’estampe japonaise ukiyo-e. Sur cette estampe, le guerrier a disposé son chapeau noir à la manière d’un bouclier. Le contraste avec la main ensanglantée est saisissant. Hormis quelques mèches éparses, la chevelure se dresse comme une sculpture sur le crâne du combattant touché.

Yoshitoshi, Sélection des Grands Guerriers, 1868/1869

Cette dernière estampe japonaise est signée Hosai (Kuniaki II), (1835-1888). L’effigie de l’acteur Onoe Kikugoro V. enchante par la beauté du costume, le jeu de la main, le maquillage du visage, et surtout ce fond rose qui vient mettre en valeur les bleus et les noirs du sujet. Avec ce « portrait » d’Onoe Kikugoro V. on sent qu'on est là face à du grand théâtre, mais aussi à un condensé de l’ukiyo-e.

Hosai (Kuniaki II), Portrait de l'acteur Onoe Kikugoro V.





 
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Galerie SR

16, rue de Tocqueville

75017 Paris

01 40 54 90 17


1 commentaire:

  1. Merci à Stéphane Rochette de nous prévenir des trésors de sa galerie et de nous donner envie de courir les acheter ! L. J.

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