lundi 15 juillet 2019

Ah ! Les belles images : Ergy Landau, Robert Doisneau, et l'inconnu, Yves Temple

 
Lorsqu’il entre dans une galerie, le chineur commence par regarder ce qu’il y a sur les murs. Il pose ensuite une ou deux questions, avant de dire ce qu’il recherche : un artiste en particulier, une période définie, un format (petit pour mettre dans le coin d’une chambre, grand pour placer au-dessus du canapé du salon…), une technique (certains ne s’intéressent qu’à la peinture à l’huile, d’autres ne collectionnent que les œuvres sur papier…), un budget (surtout s’il s’agit d’un cadeau pour un anniversaire ou pour Noël…)
Souvent, en voyant des tableaux retournés, posés à même le sol, l’amateur demande s’il peut les regarder. L’on sent alors son cœur battre un peu plus vite, car il a l’espoir de trouver là, parmi ces œuvres un peu dissimulées, la « perle rare »… Et il arrive même qu’il la trouve. Il part alors comblé.
Tous les amateurs d’art pensent que les galeristes conservent des « trésors » au fond de leur boutique. Et il n’est pas faux que de jolies pièces soient, en effet, cachées au public. Deux raisons principales peuvent être invoquées. D’abord, les murs d’une galerie ne sont pas extensibles. Tout ne peut être accroché aux cimaises, loin de là. Mais aussi, chaque galeriste détient des œuvres qu’il se réserve plus ou moins. Certaines parce qu’elles sont ses préférées – lui aussi est un sentimental – d’autres parce qu’elles ont un peu plus de valeur, et sont donc conservées en cas de « coup dur ». Elles ne sont alors montrées qu’à des personnes choisies.
            Lorsqu’une galerie détient un fond photographique, il est difficile de faire encadrer chaque pièce. Les images se retrouvent dans des classeurs, protégées. Elles ne sortent qu’à la demande des amateurs du genre.
La Galerie SR dispose d’un certain nombre de photographies qui sont dans ces classeurs. Beaucoup datent des années 1930 aux années 1950. Hélas ! aucun document n’est signé Jacques-Henri Lartigue – notre préféré – ni Emmanuel Sougez. 

Ergy Landau, Les Peupliers de la rivière

Pour se consoler, voici deux photographies de l’artiste hongroise Ergy Landau (Budapest, 1896, Paris, 1967). Connue, à ses débuts, pour ses travaux pictorialistes, elle réalisa ensuite de nombreux portraits, mais aussi des nus, dont voici un exemple. A Paris, cette amie du peintre Moholy-Nagy, eut notamment un studio rue Lauriston, puis un autre rue Scheffer. 

Ergy Landau, Eau douce

Cette cheminée d’usine d’André Papillon (Bordeaux, 1910 – Paris, 1986), évoque une époque industrielle en grande partie révolue. Ses reportages dans des usines, ses vues de la France agricole, mais aussi ses portraits (Jean Cocteau, Luc Dietrich, Henri Matisse…) inscrivent Papillon dans l’art photographique de son temps.

André Papillon, Usine

Avec Henri Cartier-Bresson et Jacques-Henri Lartigue, Robert Doisneau est sans doute le photographe français le plus célèbre du XXe siècle. Tout le monde a en tête son Baiser de l’Hôtel de ville, ses enfants dans des salles de classe, ses hommes accoudés au comptoir de cafés. Il a aussi sillonné la France, pour des revues. L’occasion pour lui de saisir des coins de campagne, des villages, des monuments perdus dans les champs. On croirait que Polignac, vu d’en-haut, a été photographié par un drone... en réalité le cliché a été pris du haut de la forteresse. Il se découpe en deux parties. Le village, en bas, est dominé par une campagne vallonnée, diversifiée, presque infinie. C’est la vue qu’un peintre-paysagiste aurait souhaité représenter. Un André Lhote, par exemple, pour rester à cette époque.

Robert Doisneau, Polignac, Haute-Loire


Dans Notturno, le photographe Yves Temple, montre les piliers d’un temple… ou d’une église. L’éclairage est assez fascinant, et l’absence de présence humaine laisse courir l’imagination. Elle court aussi, cette imagination, sur ce photographe, bien mystérieux, dont nous ne connaissons que l’adresse de son studio, à Toulouse, et au sujet duquel nous recherchons des renseignements. Si des connaisseurs de cette œuvre tombent sur ces lignes et peuvent nous renseigner… 

Yves Temple, Notturno


 

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Galerie SR

16, rue de Tocqueville

75017 Paris

01 40 54 90 17